Cameroun qui consiste à masser ou presser ou scarifier les seins de la jeune fille dans le but de les empêcher de grossir rapidement. La justification de cette pratique repose sur la croyance qu’un sein aplati découragera l’attention masculine indésirable et les rapports sexuels à un très jeune âge, réduisant ainsi le risque de viols, d’infections sexuellement transmissibles, de grossesses non désirées et de mariages précoces. Les experts médicaux préviennent que cette pratique pourrait contribuer à l’infection, à la fièvre, aux lésions tissulaires et à la destruction complète des glandes mammaires, conduisant éventuellement au cancer du sein (Département d’État américain, 2010). Elle peut également interférer avec l’allaitement plus tard dans la vie. C’est pour faire face à cette pratique néfaste pour la santé des jeunes filles que IRESCO et Università Cattolica del Sacro Cuore en Milan ont mis sur pied le projet de recherche opérationnelle dénommé « Le repassage des seins, l’allaitement maternel et la mortalité infantile au Cameroun ».
Ce projet a pour objectifs dans un premier temps, de mettre en évidence les raisons de la perpétuation du repassage des seins au Cameroun, en examinant sa corrélation avec l’allaitement et la mortalité infantile dans les régions de l’Est, du Littoral et de l’Ouest. Ensuite, il testera une intervention capable de réduire sa prévalence. Avant de commencer la mise en œuvre de ce projet, IRESCO et l’Università Cattolica del Sacro Cuore ont d’abord mené une enquête de base de type quantitative transversale auprès des ménages des régions ciblées avec un questionnaire standardisé.
La collecte de données (quantitative) pour cette étude a été réalisée du 27 septembre au 22 décembre 2021 par une équipe de 27 personnes dont 18 enquêtrices et 9 chefs d’équipes qui ont préalablement été formées à la collecte des données. Elle ciblait les filles âgées de 8 à 15 ans et les mères ayant au moins une fille âgée de 8 à 15 ans.
Au terme de cette mission, un total général de 3139 mères et 2872 filles ont été interviewées à travers 150 villages parmi lesquels 100 abriteront les différents types d’interventions qui seront testées ultérieurement.
© Copyright 2013 - 2024, IRESCO.
Tous droits réservés